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1ACCUEIL
Ce questionnaire s'adresse aux élèves de 3e qui préparent l'épreuve d'Histoire des Arts pour le Brevet.
Les réponses sont à rendre sur la feuille distribuée en cours ou téléchargeable depuis le cahier de texte en ligne. Les questions sont dans l'ordre des pages du site.
Le travail doit être rendu pour le 14 février 2013. Les devoirs rendus après cette date ne seront pas corrigés.
Bonne navigation !
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2L'art dégénéré
Qu'appelle-t-on "l'art dégénéré" ? Comment peut-on définir l'idéologie de cet art officiel national-socialiste ? Quand la répression des nazis contre les arts a-t-elle débuté en Allemagne ? Qui est à l'origine du terme "art dégénéré" ?
http://artsdegeneres.free.fr/index.php
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3La musique dégénérée
Qu'appelle-t-on "musique dégénérée" ? Quels genres de musique entrent dans la catégorie "musique dégénérée" ? Qui sont les compositeurs acceptés ?Qu'est-ce que le régime reproche à certains compositeurs et à leur musique ?
http://www.espritsnomades.com/siteclassique/lamusiquedegeneree.html
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4Les événements de propagande
Lors de quelles occasions les "arts dégénérés" furent-ils présentés au peuple allemand ? Pourquoi les nazis organisent-ils de tels événements ? En quoi "L’affiche de l’exposition «Entartete musik» en 1938 à Düsseldorf" (bas de la page) reflète-t-elle la propagande nazie ?
http://www.akadem.org/photos/contextuels/2686_1_expos_entartete.pdf
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5En conclusion
Pourquoi le régime nazi s'intéresse-t-il à l'art de son temps ?
Quelle forme de répression a utilisé le régime nazi contre les arts ?
Paradoxalement, pourquoi cette idéologie totalitaire appliquée au domaine artistique a-t-elle été un succès pour le régime nazi ?
LA MUSIQUE ET LES REGIMES TOTALITAIRES
La musique a souvent été une arme pour les régimes totalitaires et elle deviendra pour les nazis une arme essentielle pour la démonstration à la fois du génie éternel du peuple allemand et de la supériorité aryenne.
Qu'elle soit spontanée ou imposée, officielle ou acte de résistance, la musique était inscrite dans la vie quotidienne des camps. Elle était utilisée par les nazis avec un sadisme défiant l'entendement : Opérations punitives et exercices journaliers étaient scandés par des marches exécutées par des déportés, notamment lorsque certains d'entre eux tentaient de s'évader. Et cette perversité des geôliers, qui imposaient aux détenus de jouer de la musique pour accompagner les exécutions capitales !
La pensée musicale nazie
Les lois raciales de Nuremberg définissent les noirs et les juifs comme appartenant à des races inférieures, donc leur musique est considérée comme inférieure.
Extrait de « Mein Kampf » : « Les juifs sont incapables de manier la musique et le verbe et empoissonnent le beau.»
La musique est un prétexte et une arme de propagande d’une prise de pouvoir dans la dictature nazie.
La prise de contrôle de l’Art est un aspect essentiel de la domination totalitaire.Hitler a énoncé la nécessité de cette mise sous tutelle de l’Art. Le paragraphe 23 du programme de 1920 propose, en ce sens, la réunion de toutes les bonnes volontés face à la prétendue décadence qui règne, en Allemagne, au niveau de l’Art. Aux yeux de Hitler, la décadence artistique prépare la décadence qui détruira la nation toute entière.
Le détournement des musiques
Selon l'idéologie nazie, le peuple allemand était le « premier peuple musicien de la terre » et Wagner son héros. Pour ancrer leur théorie les nazis ont réécrit l’histoire et détourné la pensée musicale des compositeurs du passé.
Les théoriciens de l'antisémitisme ont revisité le passé allemand, tentant d'en séparer le bon grain aryen de l'ivraie juive.Bach est utilisé, ainsi que Bruckner et surtout Beethoven, figure romantique par excellence.
Liszt devient allemand et non plus hongrois. Wagner avec l’aide de sa famille est amplifié et donc exploité.
Felix Mendelssohn-Bartholdy, de part son origine juive, fut une des "victimes" préférées des théoriciens de l'antisémitisme musical malgré sa conversion au christianisme. Sa statue à Leipzig fut détruite, la rue qui portait son nom fut rebaptisée du nom d'Anton Bruckner, et enfin un grand concours fut organisé pour recomposer son Songe d'une nuit d'été dans une version aryenne. Ce fut finalement Carl Orff qui eut cet "honneur".
Dès 1933, les programmes de musique classique à la radio sont contrôlés. Mendelssohn est pratiquement interdit de diffusion. Les Wagner et consorts sont eux matraqués sans cesse en concert et à la radio, dans les défilés, dans les célébrations.Musique dégénérée : « Entartete musik »
« Entartete musik » musique « dégénérée » C’est ainsi que les Nazis, entre 1933 et 1945, appelaient toute musique qui ne correspondait pas aux normes de l’art officiel. « Musique qui a perdu les qualités habituelles de son genre, de sa race », loin de l’idéal aryen, de la race supérieure.
Ils appelaient donc « art dégénéré » la musique des années trente, qui allait de la musique atonale au jazz…
Dès leur arrivée au pouvoir, les dirigeants nazis entreprennent une éradication de " l'art dégénéré " (Entartete Kunst), fondée sur une normalité créatrice visant à rejeter toute avant-garde au nom de la pureté de la race aryenne. La catégorie de musique dégénérée se présente comme une catégorie haïe où le régime nazi range toute la musique qui lui semble éloignée de sa propre vision du monde.Quelles sont les musiques dégénérées ?
1 Toute la musique non allemande — au sens très étroit que le régime donne à la notion de « musique allemande » — ce qui signifie : toute la musique de musiciens aux origines juives ; le jazz conçu comme une musique afro-américaine ; ou encore toute la musique prolétarienne : laquelle emprunte au jazz nombre de ses procédés ;
2 Toute la musique qui ne se prête pas à la récupération politique ou mieux : à la propagande — toute la musique qui ne pourra être mise à contribution comme moyen de domination — toute la musique aux capacités critiques —Au nom de ces critères politiques, le régime nazi a réécrit l’histoire de la musique allemande.Les prémices de la répression culturelle
La chasse à l’intelligence avait commencé bien plus tôt sans que personne ne s’en émeuve, et surtout pas les juifs allemands. Dès 1924 Hitler s’en prenait à l’art d’avant-garde.
A l'arrivée au pouvoir des nazis, les mesures destinées à contrôler la vie culturelle furent immédiates. Goebbels, président de la Chambre de la culture du Reich, organisa toutes les professions artistiques.
À partir de 1933, une loi allemande exigea que tous les musiciens allemands soient officiellement déclarés et enregistrés. Ceux qui, pour des raisons raciales ou artistiques, ne correspondaient pas à l'idéal nazi voyaient leur carrière brisée. Certains musiciens quittèrent alors l'Allemagne, d'autres rejoignirent la Ligue culturelle des juifs allemands. On a alors créé des orchestres juifs, sous administration juive et destinés à un public juif. Cette ligue fonctionna jusqu'en 1941, date à laquelle la plupart de ses membres furent envoyés à Terézin, atroce antichambre d'Auschwitz.A Munich en 1937, Hitler inaugure le Grosse Deutsche Kunstausstellung 1937, (la grande exposition de l’art 1937). L’art Allemand accepté montrait des toiles qui soulignaient l’héroïsme, la patrie, le devoir familial, le travail aux champs et autres choses semblables. Avec plus de trois millions de visiteurs, ce fut la grande exposition de notre temps.
Hitler dans le discours d’inauguration déclara:
« "Avant que le Nazionalsozialism ne prenne le pouvoir, il n’y avait en Allemagne que le soi-disant ‘art moderne’: chaque année un autre art moderne. Nous, nous voulons un art Allemand d’une valeur éternelle. (…) L’art n’est pas fondé sur le temps, une époque, un style, une année, mais uniquement sur un peuple. (…) Et tant qu’un peuple existe, l’art est un jalon, le point stable dans les apparences fugitives. C’est l’existence et la durable prestation d’un peuple, et pour cela l’art est l’expression de l’essentiel de l’existence, un monument éternel, en soi-même l’existence et la performance (…)".L’exposition de Düsseldorf de 1938
Tout était donc en place pour cette exposition. L’extermination des ennemis passait aussi par l’extermination de la culture. Ses ennemis étaient tous les créateurs car la création est par essence subversive… « un régime comme celui de l'Allemagne Nationale-Socialiste ne peut supporter que l'ordre établi risque d'être remis en cause ».
« Bolchevisme culturel ! Arrogante impudence juive ! » C’est dans ces termes que Goebbels stigmatise les œuvres de Schönberg, Weill, Hindemith, Krenek et tant d’autres, lors de l’inauguration de l’exposition diffamatoire intitulée « Musique dégénérée », ouverte à Düsseldorf, le 22 mai 1938, date anniversaire des cent cinquante ans de la naissance de Richard Wagner. Elle fait suite à celle dite de l’« Art dégénéré » qui s’est tenue à Munich, un an plus tôt. Sur la brochure de l’exposition de Düsseldorf figure un saxophoniste noir porteur de l’étoile jaune. Sous-titrée « Un règlement de comptes », la manifestation qui fut un échec, crache sa haine à tout va. Dans les deux cas, à DÜSSELDORF comme à MUNICH, en musique comme en peinture, on présente toutes ces œuvres comme œuvres folles ou comme œuvres criminelles — on les présente comme l’œuvre de tarés : comme l’œuvre de dégénérés. Dans les deux cas, en musique comme en peinture, le rôle de l’exposition consiste, non sans démagogie, à prendre le peuple à témoin de la prétendue décadence où a sombré l’Allemagne — jusqu’au niveau de la peinture ou même de la musique. Ou encore : à rendre le peuple sensible à la tâche salutaire, à la tâche quasi sanitaire de purification que mène le régime nazi. Dans les deux cas, la dénonciation véhémente précède la liquidation — la liquidation définitive. Bientôt, on brûlera nombre de ces tableaux. Déjà, on a commencé à faire taire tous ces musiciens.À Düsseldorf, l’exposition est placée sous la tutelle de responsables nazis,
> On y trouve sous la catégorie de musique dégénérée : la musique atonale de la Nouvelle École de Vienne, le jazz, la musique prolétarienne, bref, l’ensemble de la nouvelle musique apparue ou répandue en Allemagne depuis environ trente ans : toute la nouvelle musique que rejette le régime nazi. Mais toute cette musique, ou mieux : toutes ces musiques, toutes ces œuvres, cette exposition ne les expose pas : au contraire, elle les exhibe, pêle-mêle. Toutes ces œuvres, elle les accompagne des commentaires les plus corrosifs, des commentaires les plus agressifs, afin de les rendre ridicules, afin de mieux les mettre en accusation, afin de mieux les mettre au pilori. Une liste noire est établie et tout orchestre se voit interdit de jouer ces œuvres.
Ces musiques sont pour les nazis des musiques d’aliénés, c’est l’art des juifs et des fous. Il fallait prouver que les artistes de l’avant-garde – les expressionnistes, les Dadaïstes, les membres du Bauhaus, étaient des gens dégénérés, séniles, dérangés, fous ou schizophréniques et en plus juifs ou communistes !
Était donc considérée comme musique dégénérée celle émanant des races inférieures, qu'elles soient "juives" ou "nègres" et l’on l’oublie trop souvent « tziganes ».
C'est ainsi que de très nombreux compositeurs et interprètes, taxés de judaïsme, de dégénérescence ou de bolchevisme, ont perdu, et ce dès 1933, tout moyen d'expression et de subsistance.
Les grandes figures de la musique atonale, ces « faiseurs de bruits », subissent le même sort. Schönberg, Berg et Webern. Korngold, Weigl, Rathaus, Glanzberg et Zemlinsky, beau-frère de Schönberg font partie du pilori.
Ainsi, la musique atonale - dont un critique de l'époque considère qu'elle détruit « cet élément très évidemment allemand qu'est l'accord parfait » - est pour les nazis le produit par excellence de « l'esprit juif ».
Les nazis lui opposent Wagner, lui même auteur d'un pamphlet antisémite, « Le judaïsme en musique », dont la musique incarne, aux yeux des idéologues du régime, une musique censée régénérer l'âme allemande, sur laquelle les Juifs sont accusés d'avoir exercé leur influence néfaste.
Interdits de concert, chassés des orchestres et des conservatoires, privés de toute possibilité de gagner leur vie au pays de Bach et de Beethoven, nombreux sont les compositeurs et interprètes, juifs ou non, qui choisissent de s'exiler, notamment aux État-Unis. C'est le cas, de Kurt Weill, d'Hindemith ou de Schoenberg. Mais beaucoup d'autres, malgré la qualité de leur œuvre, et quel qu'ait été leur destin, sont tombés dans l'oubli. Ils commencent à peine d'en sortir.La musique officielle national-socialiste
Plusieurs compositeurs s'arrangèrent plutôt bien avec le régime. Cérémonie des jeux olympiques, des grandes messes nazies, pour cela ces musiciens furent mis à contribution. Mais il n’y eut pas de musiciens véritablement emblématiques de ce nouvel ordre fasciste. Trop de talents avaient fui. Aussi on fit appel aux morts qui ne pouvaient pas contredire le Führer.
Bach, Beethoven, mais surtout et avant tout Wagner et Bruckner.
On assiste à la recherche d’une musique pure conforme à la pureté aryenne.
L’art nazi, figé en stéréotypes a besoin d’harmonie et de sons rassurants. Retour à la mélodie, au conte, au mythe, au sol.
Les Nazis espérèrent mettre en place la preuve du beau par le laid.Face à l'exposition des " arts dégénérés ", le citoyen allemand était convié à apprécier, dans un autre pavillon, l'exposition des " Arts allemands ", un ensemble d'œuvres académiques et rassurantes.
Il fallait flatter le conformisme des classes moyennes, apeurées par le dérèglement du monde traditionnel par l'économie capitaliste industrielle. Donc la modernité effrayait et le bon peuple se réfugiait dans les mythes éternels et la propagande édifiante du guide. " La culture Nazie " fut réactionnaire par essence, elle se positionna en s'opposant à toute innovation. Cette "épuration " des arts (qui provoqua l'exil des plus grands créateurs) ne rencontra pas de résistance majeure dans la population, les goûts de Hitler rejoignant ceux de la classe moyenne en flattant son conformisme et son anti-intellectualisme.
En vérité, à l’universalisme de la culture progressiste, les nazis ont opposé une culture de race, une culture populiste. Inspirés par l’ultra-conservatisme, ils ont défendu l’archaïsme et la tradition contre l’évolution .
Entre 1933 et 1945, les hauts dignitaires nazis décident de ce que le peuple doit aimer en matière de musique. Pour la musique sérieuse, les maîtres baroques, Beethoven, Bruckner et surtout Wagner (dont les œuvres sont ancrées dans la mythologie germanique), les marches militaires, les chants de propagande et les mélodies évoquant le “terroir” (la fameuse Heimat). Pour la musique légère, il faut avant tout distraire les foules et créer une impression de bonheur et d’insouciance.Les buts des nazis
Autant que de propagande, il s’agit de haine profonde, totale. La musique dégénérée aux yeux des nazis est bien plus qu’une catégorie esthétique, c’est un critère IDEOLOGIQUE illustrant la vision du monde nazie.
La hantise de la dégénérescence, de la souillure, le mélange d’idéologie et de goût petit-bourgeois ont donné cette notion d’art dégénéré.
La chasse à la dégénérescence en art aura donné dès l’arrivée au pouvoir en 1933 une implacable répression. Toute une éclosion artistique aura été brisée, et combien de carrières cassées, d’exils, de meurtres en camp de concentration ou de suicides. Des centaines d’interprètes et de compositeurs ont ainsi été frappés Il y aura eu un Auschwitz culturel aussi.
Le nombre des musiciens persécutés par les nazis se situerait entre 5 000 et 10 000 selon les sources.Le comportement du régime nazi envers la musique ou les arts est un révélateur important de sa folie meurtrière.